Les enfants savent-ils encore jouer ?
Telle est la question que se pose le Père Noël en constatant que bon nombre de cadeaux, d’apparence pourtant fort prometteuse, restent sur les étagères ou dans le coffre à jouets.
Comment pouvons nous l’aider à reprendre confiance en sa légendaire mission ?
“Maëlle a plein de jouets dans sa chambre mais elle ne joue presque jamais avec.“
“Je ne sais plus quoi lui offrir ; il a déjà tellement de choses !“
“Mes enfants sont toujours sur les écrans. Rien d’autre ne semble les intéresser !“
Ces propos vous parlent ?
Non ? Alors là, soit je vous félicite, soit vous m’inquiétez. Dans tous les cas je vous invite à me laisser votre témoignage.
Oui ? pas de panique. Continuez à lire cet article ; vous y trouverez sans doute quelques informations utiles.
Tout d’abord, attention au TROP.
De le même manière que trop d’information nuit à l’information, TROP de jouets nuit au jeu.
En toute chose, l’excès quantitatif est l’indigestion. C’est vrai pour le corps. C’est vrai pour le psychisme.
La profusion de jouets finit par éteindre la stimulation positive de l’enfant par un processus de banalisation. L’étape suivante peut être pire encore. Et, paradoxalement, ce sont les enfants les plus gâtés (en apparence), qui en souffre le plus. C’est la spirale de l’insatisfaction permanente, celle qui se creuse lorsque, à peine un désir assouvi, l’enfant sent qu’il peut demander autre chose à des adultes qui, pour des raisons qui peuvent être variées, ne parviennent pas à dire STOP.
Soyons donc vigilants. Le trop n’est pas le mieux !
Et les écrans dans tout ça ?
pas de diabolisation inutile , mais une utile vigilance.
Un des spécialiste actuel de cette question est Serge Tisseron. Je vous invite à guider vos enfants vers un usage adéquat en vous connectant sur http://3-6-9-12.org. Vous y puiserez des conseils éclairés.
Selon l’âge de l’enfant, vous y trouverez des règles pertinentes à instaurer, des informations sur ce qui doit vous alerter etc.
Face à tous les excès quantitatifs que subissent les enfants (offres publicitaires omniprésentes, cadeaux, réponses parentales mal limitées, utilisation des écrans…) la vigilance des adultes est bien sûr indispensable, et ces réflexions bienveillantes les invitent à s’ informer et à réduire les besoins matériels des petits et des grands.
Et l’imaginaire dans tout ça ?
L’imagination est l’énergie principale du jeu. C’est elle qui donne l’envie et le plaisir de jouer. Or, pour s’immiscer dans le psychisme, elle a besoin de temps et d’espace. Elle naît plus facilement du vide que du trop-plein. Ce vide apparent, c’est simplement les moments de flottement voire d’ennui.
Or, ces moments ont tendance à faire peur ou à être simplement perçus, bien à tort, comme indésirables. On cherche alors à les éviter ou à les remplir à tout prix. On n’aime pas beaucoup que les enfants ne fassent RIEN. Or, c’est de ces moments de flottement que naissent l’imagination et la créativité.
Laissez vos enfants s’ennuyer par moment ! Et invitez les alors (si besoin) à chercher dans leur imagination à quoi ils pourraient jouer et à créer leur propre scène de jeu. Cela suppose de leur laisser une certaine liberté : celle de pouvoir alterner les jeux seul et à plusieurs, les jeux d’intérieur et d’extérieur, l’utilisation des écrans et les jeux plus créatifs (même s’ils sont un peu salissants comme avec la peinture ou la pâte à sel !!!) et ceux qui leur permettent de se dépenser physiquement.
Cette liberté-là, sous la vigilance constante mais discrète d’un adulte, est sans aucun doute, le plus beau cadeau à offrir à nos enfants du XXIème siècle. Dans ces conditions, alors oui, le Père Noël a encore de beaux jours devant lui.